Phnom Penh (khmer : ក្រុងភ្នំពេញ, Krong Phnom Penh) est la capitale du Cambodge, située dans la moitié sud du pays, au confluent du Tonlé Sap et du Mékong. Un million cinq cent mille Phnompenhois vivent sur les 290 km² du territoire de la municipalité de Phnom Penh1. Administrativement, Phnom Penh est également une province du Cambodge.
Devenue capitale du Royaume à l’époque de l’Indochine française, Phnom Penh était surnommée la « Perle de l’Asie » dans les années 1920. Fondée en 1434, la ville s’est beaucoup développée sous l’impulsion de la France laissant en héritage nombre de bâtiments à l’architecture européenne et coloniale, notamment le long des grands boulevards. Aujourd’hui, Phnom Penh est la ville la plus peuplée du Cambodge ainsi que son centre économique et politique.
Situation
Phnom Penh se situe dans le sud du Cambodge.
La ville est construite au croisement de “quatre rivières” : le Mékong amont, le Mékong aval, le Tonlé Sap (un affluent venant du grand lac) et le Bassac, premier bras à se détacher du grand fleuve.
Ce croisement a donné à la ville son ancien nom de Krong Chaktomuk (Khmer : ក្រុងចតុម្មុខ) signifiant “la ville à quatre visages”.
La ville comprend d’autres étendues d’eau notamment le lac Boeung Kak (asséché en 2015), les lacs Boeung Trabek et Pempeay.
Depuis l’époque de l’Indochine française, Phnom Penh est également le nœud central du réseau routier cambodgien. La capitale est ainsi située au croisement de l’ensemble des routes nationales lesquelles desservent les différentes provinces du Royaume ainsi que les états voisins que sont la Thaïlande, le Laos et le Vietnam.
Climat
Phnom Penh a un climat tropical.
La ville connaît deux saisons. La saison humide, de mai à octobre, peut voir la température monter jusqu’à 47 °C et est généralement accompagnée d’une humidité élevée. La saison sèche, de novembre à avril, connaît des températures plus basses.
HISTOIRE
Depuis l’origine
La ville tire son nom du Wat Phnom Daun Penh (connu maintenant seulement comme Wat Phnom, ou « colline du temple » វត្តភ្នំ), édifice religieux construit en 1373 pour abriter cinq statues du Bouddha sur un tertre de 27 m de haut. Daun Penh (“Grand-mère Penh”) était une riche veuve qui l’aurait fait construire.
La ville devint la capitale du Cambodge après que Ponhea Yat, roi de l’empire khmer, s’enfuit d’Angkor Thom quand cette ville fut capturée par le Siam en 1431. Un stûpa situé derrière le Wat Phnom abrite les restes de Ponhea Yat et de la famille royale. On y trouve également des vestiges de statues bouddhistes de l’ère d’Angkor.
Capitale royale, perle de l’Asie
Cependant ce ne fut pas avant 1866 sous le règne de Norodom Ier que Phnom Penh devint le siège permanent du gouvernement, et que le palais royal fut construit. Cela marqua le commencement de la transformation de ce qui était essentiellement un village en une grande ville, les colonisateurs français agrandissant le système de canaux pour contrôler les terres humides, construisant des routes et un port. Depuis cette époque, la ville présente un impressionnant nombre d’édifices à l’architecture art-déco, dont certains malheureusement en piteux état, et de nombreuses villas de style colonial.
Dans les années 1920 et jusqu’en 1970, Phnom Penh était connue comme la perle de l’Asie. Tout au long des quatre décennies suivantes elle continua de s’agrandir avec la construction d’une voie de chemin de fer jusqu’à Sihanoukville (Kompong Som) et de l’aéroport international de Pochentong. En avril 1967, le Premier Ministre de Singapour Lee Kuan Yew effectua une visite d’État et fut impressionné par la beauté et le développement de Phnom Penh ; il confia à son hôte Norodom Sihanouk : « j’espère qu’un jour ma ville ressemblera à la vôtre », et recommanda à ses Ministres de s’inspirer de son modèle de développement.
Guerre et terreur
Pendant la guerre du Viêt Nam, le Cambodge, y compris Phnom Penh à partir de 1970, fut utilisé comme base par le Front national de libération du Sud Viêt Nam, et des milliers de réfugiés de tout le pays envahirent la ville pour fuir les combats entre les troupes gouvernementales, les vietcongs, les troupes du sud Viêt Nam et leurs alliés et les Khmers rouges. Pendant les cinq années de guerre civile du gouvernement de Lon Nol, la ville fut enclavée, puis assiégée et bombardée par les troupes communistes. Les ravitaillements ne furent rendus possible que par des convois le long du Mékong provenant du Sud-Vietnam, et l’aéroport de Phnom Penh Pochentong.
En 1975 la population atteignait deux millions. La ville tomba sous la coupe des Khmers rouges du Kampuchea démocratique le 17 avril, le jour de la nouvelle année cambodgienne, et fut évacuée de force ; ses résidents devaient partir travailler sur des fermes rurales en tant que nouveaux citoyens, ou « nouveau peuple » (procheachun thmey), ainsi désignés parce que considérés comme nouveaux arrivants par rapport à ceux qui habitaient déjà la campagne. La ville fut ainsi vidée de la quasi-totalité de ses 2 millions d’habitants, et laissée à l’abandon pendant 3 ans, 8 mois et 20 jours.
L’école Tuol Svay Prey fut transformée par les forces de Pol Pot en prison et en centre de torture nommé S-21. C’est désormais le musée Tuol Sleng qui, avec Choeung Ek, quinze kilomètres plus loin, est un mémorial à ceux qui périrent du fait de ce régime.
Reconstruction
Les Khmers rouges furent chassés de Phnom Penh par les Vietnamiens le 7 janvier 1979 et les gens commencèrent à retourner dans la ville. 80 % des habitants d’avant la guerre avaient péri suite aux exécutions, aux tortures et aux privations pendant les années khmères rouges. Après presque quatre années d’abandon, les infrastructures de la ville étaient gravement endommagées, et ne fonctionnaient presque plus. La reconstruction d’abord timide ne prit un rythme soutenu qu’à partir de 1991, après les accords de Paris, aidée par la stabilité du gouvernement, attirant des investissements étrangers et une aide de pays comme la France, l’Australie, la Corée, la Chine et le Japon et des organisations multilatérales, notamment pour le ravitaillement en eau potable, les routes et les autres infrastructures.
Développement récent
La ville connait depuis peu un développement anarchique, ne respectant aucun plan d’urbanisme. De nombreux bâtiments et édifices publics de l’époque coloniale tels que les Brasseries et Glacières de l’Indochine (BGI), le Commissariat Principal de Police, l’ancienne prison T-3, ont été vendus et démolis et remplacés par des constructions récentes. La ville a ainsi beaucoup perdu du charme qui la caractérisait. En 2015, elle ne possède que trois lignes d’autobus publics.
Les années 2005 à 2009 ont été une période d’euphorie et de spéculation immobilière. Depuis, de nombreux projets immobiliers ont vu le jour, notamment en asséchant le Boeung Kak. Des bâtiments de plus de 30 étages sont maintenant construits en centre ville, bouleversant les perspectives des grands boulevards coloniaux.
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